Clérambard De Marcel Aymé / Le Grenier de Babouchka

Dans ses contes, comme dans son chef d’œuvre théâtral Clérambard, Marcel Aymé part d’une réalité triviale, de personnages médiocres ou méchants qu’il confronte à un événement fantastique qui va les transfigurer.

Le Comte de Clérambard, hobereau ruiné, étouffé par les dettes, tyrannise ses proches. Dans son château délabré qu’il veut à tout prix conserver, il fait travailler sa femme, son fils et sa belle-mère sur des métiers à tricoter pour vendre des pullovers à prix dérisoires. Pervers et méchant, il tue les animaux domestiques pour les manger… jusqu’au jour où il va avoir une vision extraordinaire, une apparition de Saint-François d’Assise qui va changer sa vie.

Comme foudroyé par la grâce, il décide en fou de Dieu qu’il est devenu, de protéger les animaux, y compris les araignées qui pullulent dans son château, et de partir sur les routes pour prêcher la bonne parole…

Jean-Philippe Daguerre (qui vient d’obtenir 4 Molières en 2018 pour Adieu Monsieur Haffmann) adapte magistralement cette comédie qui reste d’une universalité sans faille, fable malicieuse sur l’aristocratie, la religion (en écho à notre société en excès ou en manque de foi), l’intolérance et la bêtise humaine.