mar. 7 février 2017 - 20h30
Le chorégraphe Jean-Claude Gallotta entraîne avec lui dans cette lecture intime de l’œuvre ses trois danseurs fétiches sur une scène qui vibre, sous une lumière plus sombre que la page de Camus, que la plage de Meursault. Car le soleil du roman est un soleil noir qui, sous prétexte de faire exulter les corps, n’éclaire rien de l’énigme que constitue encore aujourd’hui le personnage de Meursault et n’aide en rien à sa résolution.
Ainsi, la chorégraphie solarise le roman, lui donne d’autres couleurs, et peut s’avancer avec lui au rythme de l’affrontement entre instinct de mort et instinct vital. De ce combat naît la sensualité qui est, pour Camus, « une source de bonheur et un antidote contre l’absurde ». Ne pourrait-on pas voir là une définition possible de la danse ? Tandis que le protagoniste de l’Étranger accepte « de mourir pour la vérité », la danse, de son côté, sur des scènes où les corps ne mentent pas, réclame ce même destin. À elle alors de continuer à cultiver avec la littérature ses mystérieuses accointances.
À partir de 15 ans
Durée : 1 h
D’après L’Étranger d’Albert Camus, Éditions Gallimard / Chorégraphie : Jean-Claude Gallotta / Avec : Ximena Figueroa, Thierry Verger, Béatrice Warrand / Assistante à la chorégraphie : Mathilde Altaraz / Musique : Strigall / Costumes : Jacques Schiotto / Scénographie et images : Jeanne Dard / Lumière : Dominique Zape
Production : Groupe Émile Dubois - Compagnie Jean-Claude Gallotta / Coproduction : Centre chorégraphique national de Grenoble ; Théâtre de la Ville - Les Abbesses Paris Avec le soutien de La MC2 : Grenoble